Du 17 juin au 27 août a lieu à Bruxelles une exposition collective, dont j'ai le grand honneur de faire partie. Cela se passe à la galerie Huberty & Breyne. La liste des artistes qui y sont réunis me fait rougir de plaisir ! Et l'exposition promet d'être grandiose. Il faut dire que ce projet, pensé et initié par David Merveille, a de quoi stimuler plus d'un dessinateur. Il s'agissait d'inventer la couverture d'un magazine imaginaire intitulé "The Traveler". Chaque couverture est conçue à la manière du célèbre magazine "The New Yorker" et se présente comme une invitation au voyage dans un lieu cher à l'artiste.
La galerie expose les couvertures de 50 artistes, accompagnées de l'œuvre originale qui en a permis la réalisation. Une première salle accueillera les originaux, de techniques et de formats variés ; une seconde salle dévoilera plus de 100 unes inédites.
Bien que j'ai eu la chance de visiter de nombreuses villes marquantes, le choix s'est imposé assez vite, j'ai nommé Cotonou ! Où je me suis rendue 7 fois, pour des assez longs séjours (et où j'arrive mieux à me repérer que dans ma propre capitale !) Je suis vraiment ravie d'intégrer cette ville si charismatique à cette exposition, entre les œuvres représentant Berlin et Paris, New York et Bruxelles. Si de nombreuses œuvres mettent en relief l'architecture des villes choisies, j'ai décidé de présenter un autre monument de Cotonou : un monument mouvant, une tradition à la fois ancienne et vivante : j'ai peint un Revenant (ou Egungun en langue Fon). J'espère que mes amis béninois ne m'en voudront pas de tourner le dos à leur ville et d'orienter le regard du côté de l'atlantique, avec seulement la silhouette du port au loin. Voir un Revenant se mouvoir est tellement fort, marquant, unique, que j'ai eu très envie d'en peindre un. J'ai bien fait attention de peindre un Egungun vu à Cotonou, et non pas à Ouidah ou Porto-Novo. J'ai peint un Egungun avec respect face au mystère, admiration pour cette culture, et je l'avoue aussi, un frisson de le voir si près de moi, sur ma feuille. D'habitude, dessiner ou peindre un sujet nous donne la sensation de mieux le connaître, de percer ses mystères. C'est l'inverse qui s'est produit cette fois-ci. Ce revenant me parait encore plus mystérieux, inatteignable et intimidant maintenant. Je trouve les Revenants aussi fascinants de loin (lorsqu'on les aperçoit entre les arbres, ou se glisser parmi la foule) que de près (où il devient impossible de soutenir le regard) c'est pourquoi j'ai peint deux couvertures, pensées comme un diptyque.
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